L’amie prodigieuse T3 et 4 de Elena Ferrante

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Le début du tome 3 commence très doucement avec le point de vue d’Elena qui fondamentalement est un personnage moins intéressant que Lila. Pourtant dès que Lila entre en scène, tous les personnages se mettent en mouvement. Je ne sais pas comment décrire les derniers romans et mon avis sur la fin car je me suis retrouvée happée dans ce tourbillon d’émotions, de sentiments et j’avais l’impression de vivre les événements en même temps qu’eux et qu’elles surtout. Entre les histoires d’amour peu intéressantes d’Elena qui s’enchaînent et quelques péripéties de Lila qui donnent à chaque fois un pincement au cœur tellement le contenu est sombre et déprimant, ce roman arrive à prendre son lecteur par les émotions pour ne plus jamais le lâcher jusqu’à la fin.

Pour être honnête, j’ai terminé le roman avec beaucoup de regrets à l’idée de ne plus jamais retrouver ce petit monde de personnages et même si l’intrigue de base ne m’intéressait pas particulièrement, la qualité d’écriture est tellement rare et d’une telle finesse qu’on ne peut que tomber sous le charme.

En conclusion, à lire de toute urgence.

Brunetti et le mauvais augure de Donna Leon

Il s’agit du premier roman de Donna Leon que je lis et je ne pense pas que ce sera le dernier. Il s’agit d’une enquête du commissaire Brunetti en plein été alors que le pauvre commissaire aurait préféré se reposer et prendre des congés, il doit enquêter sur les sombres affaires de corruption à l’intérieur même du système judiciaire italien.

J’ai adoré les personnages et je pense que la force de ce roman réside principalement dans l’atmosphère que Donna Leon arrive à distiller à l’intérieur de son univers. On se prend vite d’amitié pour cette bande de personnages et en particulier pour le commissaire et sa secrétaire. J’avais l’impression de retrouver des amis avec qui partager une partie de leur vie. Cependant, j’étais déçue par l’aspect enquête policière que j’ai trouvé totalement bâclé, qui arrive vers la fin et se résout de manière peu satisfaisante.

Bref, un roman d’ambiance mais dont l’intrigue ne m’a absolument pas marquée.

Le nouveau nom de Elena Ferrante

Il m’aura fallu du temps mais me voici à nouveau plongé dans le deuxième tome de la saga de l’amie prodigieuse et c’est globalement un coup de cœur. On retrouve les deux amies après le mariage de Lila avec son mari qu’elle déteste et Elena qui étudie au lycée puis à l’université.

Si j’ai adoré de plus en plus le personnage d’Elena qui prend de l’ampleur et arrive à faire des choses intéressantes, j’étais beaucoup moins fan de Lila et je vois pas trop l’intérêt d’Elena pour Lila et leur amitié totalement toxique et malsaine. Ce deuxième livre est toujours rempli de violence verbale et physique et il faut arriver à passer outre mais le style d’écriture est absolument grandiose et j’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre.

Bref, un roman qui se dévore et reste à la hauteur du premier tome.

Si c’est un homme de Primo Levi

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Avis

Voici un très beau roman que je redoutais de lire. Je m’imaginais un livre déprimant sur le génocide juif pendant la seconde guerre mondiale, et je me suis retrouvée devant un auteur de génie.

J’ai beaucoup appris sur le système des camps de concentration, et j’ai surtout beaucoup apprécié le ton neutre du narrateur. Il arrive à la fois à nous imprégner de l’horreur des camps tout en se gardant de juger qui que ce soit. Et les chapitres sont arrangés de telle manière que j’avais besoin de finir tout le roman le plus vite possible et j’y ai même passé une nuit. Même si les fins sont tragiques pour tous, sauf pour le narrateur qui a réchappé, le narrateur cherche à éveiller les consciences, à donner un témoignage vibrant plutôt que larmoyant et loin de finir en larmes après la fin du livre, j’avais plutôt envie d’en savoir plus pour mieux connaître les ennemis et les hontes du passé.

Ce livre est donc une réussite totale, un témoignage accablant et non accablé et surtout une belle oeuvre de littérature.

Chroniques expresses 3

L’Enéide de Virgile (574 pages)

Cela fait depuis longtemps que je ne m’étais pas autant forcée à lire un livre. J’ai commencé ce roman l’été 2014 et me voici huit mois plus tard, venant tout juste de le finir. Je ne me rappelle plus de tout mais les dernières centaines de pages étaient les plus horribles, avec des scènes de guerre et de massacres qui se succédaient, les « héros » qui se faisaient massacrer un par un et pas une seule once d’espoir. J’adore la mythologie mais j’ai détesté ce roman, à mon grand regret.

L’Art de l’oisiveté de Hermann Hesse

Rien qu’à voir le titre, il fallait que je lise ce livre, un éloge de la paresse écrit par un allemand, ce ne pouvait être que jouissif!
C’est un livre qui se savoure, il possède plusieurs petits essais, certains plus intéressants que d’autres, c’est agréable à lire, c’est amusant des fois. Certes, à la fin du livre, je n’ai plus aucun souvenir du contenu à part d’un bon moment passé avec l’auteur. Et vu les autres livres que j’ai lu de lui, c’est déjà pas mal.

Les lois fondamentales de la stupidité humaine de Carlo M. Cipolla

(71 pages, Allegro ma non troppo con Le leggi fondamentali della stupidità umana)

Avis

C’est un petit livre complètement décalé, drôle et qui offre une réflexion à partir d’une simple idée: les gens stupides sont toujours plus nombreux qu’on le croit. L’auteur ne se prend pas au sérieux, sauf pour partir dans ses délires de complot et c’est rafraîchissant de lire une pseudo étude, une pseudo philosophie écrite non pas pour changer la vie des autres mais juste pour s’amuser et pour amuser les lecteurs. J’ai adoré le ton à la fois sérieux et avec une pointe d’ironie qui rend la lecture si agréable.

En conclusion: la stupidité est non corrélée avec d’autres paramètres et se trouve donc la caractéristique la plus égalitaire au monde. Un bon gros délire bien sympathique.

La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano

(271 pages, La solitudine dei numeri primi)

Quatrième de couverture

Elle aime la photo, il est passionné par les mathématiques. Elle se sent exclue du monde, il refuse d’en faire partie. Chacun se reconnaît dans la solitude de l’autre. Ils se croisent, se rapprochent puis s’éloignent, avant de se frôler à nouveau. Leurs camarades de lycée sont les premiers à voir ce qu’Alice et Mattia ne comprendront que bien des années plus tard : le lien qui les unit est indestructible.

Avis

J’ai adoré ce roman surtout pour les personnages. Les deux personnages, que ce soit la femme anorexique ou l’homme génie tordu, rendent l’atmosphère du roman très particulier, très différent des personnages « habituels » et soit on rentre dans l’ambiance, soit on reste en dehors. Pour ma part, j’ai tout de suite adoré les personnages et la relation très étrange entre Alice et Mattia qui reste non définie jusqu’au bout, aucun des deux ne semble vouloir catégoriser leur début de romance. Jusqu’au bout, on a l’impression que le roman va nous mener quelque part, va donner un sens à ces personnages qui errent dans leur vie et peut-être que cette absence de signification est une sorte de réalisme puisque rien dans la vraie vie n’est symbolique ou ne fonctionne de manière nette.

Même si la fin ouverte reste un peu décevante pour moi puisque j’avais envie de continuer à suivre ces personnages, même si l’intrigue en soi est assez banale, même si on garde un sentiment d’inachevé, j’en garderais un souvenir très ému de ces deux personnages hors du commun qui m’ont fait voyager dans leur univers.