Avez-vous un bon médecin? de Philippe Humbert

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Ce livre explique selon un docteur en médecine comment les médecins et les patients devraient se comporter lors d’une consultation. Le ton est assez paternaliste et désagréable donc certains pourraient trouver le livre assez difficile à lire. De plus, certaines pages sont remplies de baratin technique qui m’a rebuté à certains moments.

Cependant, j’ai apprécié à la fois les critiques ciblées contre les médecins qui ne prennent pas le temps d’écouter leurs patients et contre les patients qui ne donnent pas les bonnes informations. Le docteur donne beaucoup d’anecdotes sympathiques qui rendent le livre agréable à lire et me conforte dans une certaine idée de la médecine que j’approuve.

Bref, un ton rebutant au premier abord mais des propos intéressants dans le livre. Je remercie la plateforme Netgalley pour ce service presse.

Tristan et Yumi T1 de Paul Chabot

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Le roman présente un monde futuriste dans lequel la société est divisée en strates, les strates pauvres (rouges) avec ceux qui font des métiers durs et les strates riches (vertes, jaunes) qui reçoivent les ressources. Dans ce monde, la Terre est polluée et remplie d’ordures, l’eau est devenue une ressource rare et certaines personnes veulent partir vers une autre planète.

Les deux personnages principaux, Tristan le pauvre et Yumi la protagoniste plus privilégiée ont tous les deux des caractères forts et on a envie de les suivre dans leurs aventures. L’auteur nous donne un aperçu fascinant d’un univers riche, et qui présage d’un futur possible.

Je donnerais deux reproches. La première consiste dans la violence omniprésente et assez gore qui m’a gênée à de nombreuses reprises. La deuxième est cette fin brutale, j’aurais préféré que le livre soit plus long plutôt que découpé en tomes avec une fin abrupte. Bref, je suis restée sur ma faim.

En résumé, ce livre est un beau voyage futuriste dans lequel il faut supporter cette violence brutale. Je remercie l’auteur et la plateforme Simplement Pro pour ce sympathique service presse.

Quelques livres de développement personnel

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J’ai lu une série de livres de type développement personnel dans le cadre du partenariat avec netgalley que je remercie chaleureusement ainsi que tous les éditeurs Belfond, Fayard, Le livre de poche.

Faites de la place de Regina Wong

Tout d’abord, nous avons un livre sur le minimalisme, qui est justement assez court. Ce livre répète beaucoup de choses déjà bien souvent dites dans les blogs anglophones. Pour ceux comme moi qui ont déjà ces ressources, vous n’allez pas apprendre grand chose et cette lecture sera décevante. Pour les autres, l’essai condense de nombreuses informations sur le sujet et explique de manière très concrète comment appliquer cette philosophie dans sa vie. C’est une sorte de mélange hybride entre les livres de Dominique Loreau et de Marie Kondo. Ce livre dresse une série de recettes utiles, pratiques qui aident bien.

Les vampires psychiques de Stéphane Clerget

Ce livre m’a un peu déçu, il donnait l’impression d’allier de la psychologie à une réalité concrète ce qui est toujours un exercice un peu équilibriste. Malheureusement, j’avais plus le sentiment de liste. Ce livre donne des personnalités à éviter mais d’une manière que j’ai trouvé obscur par moment. Peut-être que je ne fréquente pas assez de vampires psychiques… Dans tous les cas, la base sérieuse n’est pas approfondie et le livre se contente d’énumérer les types de psychopathes et comment s’en prémunir, tout en rappelant que nous pouvons tous nous comporter comme des vampires. J’ai beaucoup aimé ce rappel. Cependant, les conseils pour se prémunir sont variés et efficaces et donne un atout certain au livre.

Lâche ton téléphone de Catherine Price

Ce livre est une pépite. Sans condescendance ni agressivité, avec une bienveillance totale, il met le doigt sur une tare fondamentale de notre société: l’addiction au téléphone et aux écrans en général. J’ai adoré le programme en plusieurs parties. Cet essai recommande l’application Space que je me suis empressée de télécharger, même si je la trouve plutôt envahissante globalement. Bref, un très joli guide qui devrait parler à la plupart des gens.

Notre langue française de Jean-Michel Delacomptée

« Notre » langue française ou la langue de l’élite des hommes blancs privilégiés. Ce livre m’a mise en colère plusieurs fois. L’auteur revendique une langue pure, celle de Malherbe et explique que notre langue dérive et personne ne la défend. Il propage des idées absolument outrageuses comme d’expliquer que maintenant, on donne les prix littéraires à des « minorités » et que c’est une honte de les brader. Bien sûr, quand 90% des auteurs cités sont des hommes, la femme noire qui gagne un prix est un scandale pour lui. Bref, ce passage précisément m’a  énervée. Sinon, il reste dans les clichés de notre belle langue avec l’académie française qui s’oppose fort justement à la féminisation des métiers, on oublie trop souvent (comme l’auteur) que ces derniers ont contribué à faire disparaître les noms des métiers féminins par machisme. Je n’adhère pas du tout à ce livre méprisant et méprisable.

Comment j’ai tué ma mère de Ludivine Lanoy

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Voici un recueil de nouvelles qui m’a bouleversée bien au-delà de ce que je m’y attendais. Les nouvelles sont dures, noires, sombres mais elles révèlent une obscurité qui se dévoilent de manière cassante et même ironique de temps en temps. Pour mes critiques sur chaque nouvelle:

Mon fils ma promesse: celle-ci est la plus douce et la plus mignonne, le fils veut protéger son père et cela donne une tendresse assez agréable.

Comment j’ai tué ma mère: on en arrive à la nouvelle qui donne le titre du recueil et qui est la plus magistrale. J’ai beaucoup aimé le ton acide et la montée en violence est assez assourdissante. Sans en rajouter, cette nouvelle réussit à donner de l’empathie pour la petite fille.

Ne pas le décevoir: j’aime beaucoup le ton naïf et enjoué de la nouvelle qui contraste à la perfection avec le thème très dur de l’asservissement à quelqu’un

Canary Bay: sans doute une des nouvelles qui aurait mérité un développement beaucoup plus ample, j’aime bien le début de contexte de l’intrigue mais je le trouve grandement sous-exploité

Dans la fleur de l’âge: cette nouvelle met un peu mal à l’aise, elle touche à un sujet délicat en l’effleurant et avec élégance.

L’un ou l’autre: j’avais déjà chroniqué auparavant cette nouvelle

Pensées soudaines: je n’ai hélas pas adhéré à cette nouvelle qui relève plus de la poésie et que j’ai trouvé étonnant et pas forcément adapté dans ce recueil.

Bref, je remercie la plateforme Simplement Pro et l’éditeur Bookless pour ce joli recueil.

Les néo-gaïens T4: La nouvelle ère de Florence Gérard

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Ce roman clôture la saga sur les néo-gaïens dans un monde à la X-Men où on suit un monde futuriste dans lequel certaines personnes se retrouvent dotées de pouvoirs à la suite d’un virus dévastateur contre l’humanité. Ce tome aura mis du temps à paraître et j’avais en partie oublié les trois premiers tomes. J’ai hésité à relire les tomes mais ce roman se suffit amplement à lui-même et conclut en beauté cette saga.

On suit l’histoire de deux couples, un couple hétérosexuel et un couple homosexuel. Je dois avouer que j’ai beaucoup apprécié le couple hétérosexuel qui, même si l’auteure abordait des thématiques classiques comme le « coming-out », l’homophobie, détonne par les personnages très attachants. Surtout Matt qui se bat pour son amoureux pendant tout le roman. Quant au couple plus classique, j’ai moins accroché car on en revient à l’homme protecteur qui refuse que sa copine prenne des risques et cela devient un peu lassant.

Les péripéties abondent dans ce roman, on retrouve avec plaisir le style survolté de l’auteure et j’ai plongé dans ce roman du début jusqu’à la fin.

Je remercie les éditions Laska pour cette belle découverte.

Hasard de Sofia Perez

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Cette nouvelle raconte l’histoire d’amour entre deux femmes, toutes les deux en couple, une histoire adultère et passionnée. Elle est écrite du point de vue d’une des deux femmes et je me suis assez vite identifiée à la protagoniste. J’aurais peut-être préféré une description plus importante de la vie de famille de la protagoniste (elle expédie rapidement le fait qu’elle ait un enfant avec une autre femme) mais dans l’ensemble, j’ai parcouru cette nouvelle avec beaucoup d’intérêt et de curiosité.

J’étais tout de même déçue par la fin qui contraste violemment avec le reste de l’histoire sur une diatribe assez violente et étrange.

Bref, je remercie l’éditeur et la plateforme Simplement Pro pour cette nouvelle très enflammée qui m’a transportée ailleurs pendant un bref moment.

Les proies du temps de Sébastien Fillion

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Je n’avais pas d’avis préconçus avant de commencer ce roman et j’ai été agréablement surprise par le début. L’histoire commence assez rapidement et je me suis tout de suite intégrée dans l’histoire de ces deux amies qui apprennent qu’elles n’ont que 12 jours à vivre. A partir de là, tout pouvait arriver et le style de l’auteur ne déçoit pas.

Il nous amène dans une île paradisiaque où tous les milliardaires vont dépenser leurs fortunes et ces deux amies vont à la fois profiter de ce lieu et en subir les conséquences. J’ai adoré la présentation de l’île et le côté à la fois « trop beau pour être vrai ».

Au début de l’intrigue, les deux amies ont des buts très différents: la couture pour l’une, prête à tout pour faire admettre son talent, et la séduction pour l’autre. Bref, chaque femme va se découvrir au cours de l’intrigue et j’étais complètement charmée jusqu’à la scène de choc qui leur arrive vers la fin.

A partir du moment où ces deux sont réunies dans l’intrigue, j’avoue avoir baillé devant les longues réflexions politiques, avoir finalement moins apprécié car je commençais à confondre les deux héroïnes. Finalement, la fin de l’intrigue traînait un peu en longueur malgré le talent de l’auteur qui me donnait tout de même envie d’aller jusqu’au bout pour comprendre l’énigme des 12 jours.

Bref, j’étais choquée, surprise et étonnée d’une telle fin qui concluait d’une belle manière le roman. Je remercie l’auteur de m’avoir procuré ce beau roman qui, malgré quelques longueurs vers la fin, réussit à plonger dans une belle ambiance et à nous faire découvrir une île particulière.

Vies et morts de Aude Reco

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Ce recueil de nouvelles est très inégale, j’ai adoré la grosse majorité des nouvelles, avec un style remarquable et la dernière nouvelle m’a laissée indifférente.

J’avais déjà lu et commenté Le cœur possesseur (dont je vous invite à relire l’avis ici).

Seps Muralis, la première nouvelle du recueil commence très fort, avec de l’horreur et une intrigue qui fait froid dans le dos. Je me suis très vite attachée à la pauvre héroïne qui subit beaucoup et la montée en puissance des événements ainsi que la manière dont on nous présente le fantastique sont particulièrement maitrisées.

Fœtus m’a semblé un cran en-dessous. Évidemment, l’idée sous-jacente de cette nouvelle est intéressante (et si les hommes devenaient enceints?) mais la nouvelle reste trop gentille et ne va pas assez loin dans son idée. Cependant, j’ai tout de suite sympathisé avec le personnage de Mathieu et cette nouvelle reste très agréable à lire.

L’odeur du temps qui passe est une de mes nouvelles préférées de ce recueil. Le début est un peu brouillon et j’ai eu du mal à rentrer dans l’intrigue mais dès que je me suis plongée dedans, l’histoire sur la statue m’a hypnotisée. On ne sait jamais qui est vivant, qui est devenu vivant et le jeu sur l’art est absolument fascinant.

Quant aux Hommes-Brouillards, je considère que c’est le chef-d’œuvre de ce recueil. Je suis rentrée dans l’ambiance et je ne pouvais plus quitter le livre. Le suspense va croissant avec des pics d’angoisse, la cité de Petis met très mal à l’aise et on s’attend jusqu’au bout à sursauter lorsque les protagonistes traversent la ville. Une très belle nouvelle!

Les dieux meurent aussi est une toute petite nouvelle dont je n’ai pas compris la fin. J’ai bien aimé jusque-là mais j’avais l’impression de passer à côté du sens profond.

Pour la dernière nouvelle, comme je le disais au tout début, je n’ai pas du tout adhéré et c’est regrettable car j’aime beaucoup les nouvelles de voyage dans le temps. J’ai trouvé la nouvelle confuse et l’écriture brouillonne par rapport aux autres nouvelles.

Bref, quelques nouvelles splendides, d’autres moins bonnes, en somme un recueil globalement sympathique. Je remercie Aude Reco et la plateforme Simplement Pro pour ce sympathique recueil.

 

Le baptème du Soleil T1 de Bastien Pantalé

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C’est l’histoire de quatre civilisations: Neït, Terre, Galéa, Anamets. La première partie déroule quatre histoires différentes sur quatre endroits complètement séparés et la deuxième partie explique et nous laisse entrevoir des possibilités futures.

Au début, j’étais un peu déboussolée avec les narrateurs qui changeaient à chaque fois et par les quatre histoires qui se déroulaient en parallèle. Cela me rappelait Les guerriers du silence de Pierre Bordage que j’avais adoré à l’époque. Chaque civilisation et chaque histoire est fascinante, j’avoue avoir eu plus de facilité au niveau de l’histoire Terre qui correspondait à ce que je connaissais le mieux mais j’ai vraiment apprécié chacune des trames sur les quatre histoires. Le fait de permuter permet de rester toujours en haleine et d’avoir en tête toutes les intrigues. Aucune n’est privilégié même si cette première partie traîne en longueur vers la fin, je me demandais à un moment quel était le but de toutes ces trames. J’ai été assez récompensée par le final grandiose, à la hauteur de cette attente un peu longue.

L’histoire est très bien écrite et très intelligente. L’auteur prend à partie les Terriens et essaie à sa manière de nous faire réfléchir sur la meilleure manière de s’adapter à la Terre. Cette confrontation des points de vue permet de donner une  bonne profondeur lorsque les quatre protagonistes doivent entendre le bilan de leur planète. La fin est magnifique, exactement à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre.

J’émettrais juste une critique personnelle qui m’a beaucoup dérangée dans ce beau roman: la représentation des femmes et de la femme en général. Il s’agit d’un roman très masculin, loin de la représentation égalitaire que la race finale qu’on trouve prône. Dans les quatre représentants de chaque civilisation, on trouve une femme et trois hommes. Les hommes représentent globalement de manière schématique l’intelligence et la force, la femme est plus dans l’émotionnel et la compréhension ce qui est déjà très agaçant et cliché. De plus, dans les personnages développés, on trouve (à part la race finale), deux femmes (une terrienne, Céleste et Miassa) et toutes les deux ont ou vont avoir des rapports sexuels avec Maxime, le terrien de l’histoire. Bref, toutes les deux sont vus dans un rapport sexuel ou sexualisé à un moment de l’histoire contrairement à tous les autres hommes présents des autres civilisations que terrienne.

Bref, cette partie de l’histoire m’ennuie beaucoup car j’ai trouvé le propos écologique et spirituelle très bien développée.


 

Finalement (ET JE TERMINERAIS PAR UN SPOILER car cela m’a beaucoup agacée dans l’intrigue), l’homme terrien va aider la seule femme importante de l’intrigue à construire une civilisation meilleure.

 

Comment vivre en héros de Fabrice Humbert

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J’ai reçu Comment vivre en héros ? de Fabrice Humbert dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire. (#MRL17).

Cela fut un des gros coups de cœur de cette année. Ce roman traite de sujets forts et sensibles comme la délinquance juvénile, les lycées à problème et la violence dans les banlieues. Il met en avant un thème crucial de l’existence humaine qui me touche particulièrement: et si j’avais réagi autrement?

Tristan, le protagoniste du roman, nous est présenté au début à travers un acte de lâcheté, il s’enfuit et laisse son entraîneur de boxe affronter des gaillards dans le métro. A travers tout le roman, des petits passages vont nous être présentés où le protagoniste aurait pu réagir différemment et la manière dont cela implique les différentes vies possibles. Cette idée des trente-huis secondes m’a beaucoup frappée comme étant non seulement une idée originale mais qui a fait écho à ma vie. En effet, l’auteur rend compte du fait que la vie peut prendre des tournants très différents à cause des choix et ces choix, loin d’être réfléchis et pensés, sont uniquement dus à des actions impulsives.

Le protagoniste n’est pas un saint, il est présenté comme un lâche pour qui l’héroïsme est un trait de caractère voulu et non une évidence. A travers sa relation avec sa femme et ses enfants, on se rend compte de son égoïsme puisqu’il n’écoute absolument pas sa femme qui veut déménager à tout prix et se lance dans une carrière politique tout à fait contraire aux ambitions de sa femme. Il se comporte à la fois comme un héros, un hypocrite et un lâche puisqu’il laisse l’éducation des enfants et le ménage à sa femme et n’arrivera même pas à écouter son fils dans un moment critique. Cependant, cette faiblesse le rend aussi humain et j’ai vibré avec ce personnage faible qui finalement nous représente tous d’une manière ou d’une autre.

Bref, une révélation, tout simplement.